Comme à la maison … mais en mieux. C’est un peu dans cet état d’esprit là qu’Anne Majourel, son mari (Jean-Luc) et son équipe vous accueille. C’est dans cet état d’esprit là également que Mme et Mr Majourel prennent le temps de s’installer à table, avec vous, avec nous. Des moments forts agréables, l’occasion d’échanger sur une passion, un métier, la belle ville de Sète, les vignobles, le potager, les pécheurs, le beau temps … comme à la maison je vous dis !
Rentrons maintenant dans le vif du sujet. La Coquerie, petit écrin à flan du mont Saint Clair de Sète, est un restaurant étoilé (un macaron Michelin obtenu un an après l’ouverture) tenu en cuisine de main de maître par Anne Majourel. Je ne peux pas ne pas rappeler que les Majourel ont hissé au sommet, pendant 25 ans, le domaine du Ranquet à Tornac près d’Anduze avant de le revendre il y a 3-4 ans.
Ici, à la Coquerie, on est loin du chichi d’un grand restaurant gastronomique bourgeois. Avec une vingtaine de couverts, une cuisine ouverte et un menu unique à 58€ composé de produits de la mer et du potager nous sommes plus dans l’expérimentation d’un concept qui cartonne.
Avant d’entamer la partie cuisine, je tiens à souligner la qualité de la carte des vins organisée par Mr Majourel. Avec “V Marchant de vins”, caviste à Saint Gely Du Fesc, comme fournisseur principal (en plus des domaines en direct), il va s’en dire que la sélection est rigoureuse. On peut tout de même regretter l’application d’un fort coefficient (x3 pour nos deux bouteilles) qui gâche un peu (très peu) le plaisir.
Pour commencer le repas on a découvert un domaine situé à Brouzet-les-Quissac, la cuvée l’autre blanc 2011 (je crois). Un assemblage de Roussane, Sauvignon et Chardonnay. Avec un élevage partiel en barrique, il n’en reste pas moins élégant, vif et minéral. Il y a du peps dans ce flacon.
Ensuite, une valeur sûre, encore un blanc, un côtes du Roussillon du domaine Laguerre, la cuvée Le Ciste blanc 2011. Un assemblage de 5 cépages, habillé d’une robe dorée, il propose en bouche une belle palette aromatique et une mâche importante. Je retrouve dans cette bouteille une légère et agréable note oxydative que j’ai déjà constaté dans certains blancs du Roussillon à base de Grenache Gris. Je précise qu’un vin oxydatif n’est pas un vin oxydé.
Bien, il est temps de passer à table. Tout d’abord, nous avons droit à ces feuilles apéritives en tempura. Je n’ai pas tout retenu mais ce sont des dérivés de sauge. C’est étonnant, très végétal et ça a le mérite de nettoyer le palais pour la suite.
Continuons avec une mise en bouche en 3 portions. A droite, un filet de muge mariné surmonté d’une quenelle de choux fleur. Au milieu un filet d’anchois à l’huile d’olive parfumée … je ne sais plus à quoi. A gauche, un filet de dorade (il me semble) avec du melon à l’aneth. C’était franchement excellent, j’ai adoré les 3 bouchés.
Le premier plat est un superbe filet de bonite fumé, huile de noisette, condiment à la tomate, fleur de bourrache, miroir de petits pois à la menthe et roquette du potager. Le poisson est une tuerie, il se coupe à la fourchette et fond dans la bouche en laissant échapper un subtil fumé qui fusionne avec la noisette.
Voici le deuxième plat, mon coup de coeur. Dans l’assiette le poisson star est un filet de loup. Pour le reste on y trouve tout d’abord une magnifique fleur de courgette (avec sa courgette) généreusement farcie de légumes du jardin. Il y a ensuite, au fond de l’assiette, un jus d’étrilles, ces petits crabes qu’on trouve sur les digues ou les ports de méditerranée. L’espuma de verveine et la coriandre herbe complètent idéalement ce plat. Je crois que vous avez compris que je me suis régalé.
Après la perfection du plat précédent on nous apporte la troisième assiette, un pavé de Saint Pierre cuit sur peau, artichauts, coques et jus de coques et calamars à la romaine. Un plat assez simple dans sa conception mais délicieux.
Voila, le poisson c’est fini. Pour nous consoler on nous apporte le fromage, plus précisément deux chèvres en deux affinages. Pour les accompagner, un pain aux olives, une fleur de capucine et une confiture au gingembre. Très sympa tout ça.
Voici le dessert très simple mais réalisé à la perfection. Par exemple, le pain perdu est parfait, je ne sais pas comment elle fait pour obtenir un tel résultat, il est légèrement croustillant dehors et fondant à souhait dedans. Les cerises du jardin aromatisées à l’estragon sont la touche originale de cette assiette : ça fonctionne à merveille !
Voici la fin du repas, il est temps de partir. Pour atténuer ce sentiment de tristesse on nous dépose quelques douceurs maisons réussies : un macaron, un financier et de l’orange confite.
Cette fois c’est fini, il faut rentrer avec regret à la maison. Nous avons passé un très bon moment en compagnie des Majourel. Je ne peux que vous le conseiller tant j’y du mal à y trouver des défauts. Allez y ! Courrez y ! Vous m’en direz des nouvelles.
http://www.annemajourel.fr/horizon.html
ça fait un moment que Dimitri me parle de ce resto, là j’espère qu’il m’y invitera viiiite ! xD
Compte sur moi pour lui passer le message !
je connais bien Anne Majourel car on allait souvent vers Anduze dans son ancien resto, on a été rarement déçu.
Mes beaux parents sont allés à celui de Sète et ils ont été un peu déçu sur le rapport quantité dans l’assiette / prix, alors cela m’a un peu refroidit.
Je me souviens que vous m’aviez parlé de la fameuse blanquette de veau d’Anne Majourel au Ranquet. Il faut vous faire votre avis vous même. Si je compare au MIA par exemple que tu adores, ta cantine, je pense que la rapport qualité / quantité / prix est à peu prés équivalent. A 58€ tu as quand même 3 beaux plats + le fromage + le dessert. Allez y, c’est le plus simple : )
t’as raison 🙂
on va laisser passer les vacanciers et on ira une fois le calme revenu 😉