Alors là, ça va rester une énigme de mes expériences gastronomiques. Pourquoi, ai-je attendu autant de temps pour aller poser mes fesses sur une des confortables chaises du restaurant Le Paresseur à Montpellier, alors que ça fait déjà plus de 5 ans qu’il est ouvert ? Je vous en veux, vous, ceux qui me disent “as-tu testé celui-ci ou celui-là ?”. Que s’est-il passé pour que vous ne me parliez pas du Paresseur hein ? En plus, c’est pas comme si c’était un resto perdu dans la pampa, c’est au 15 rue Jules Latreilhe en plein centre de Montpellier.
Convivialité
Convivialité, c’est l’adjectif qui me vient et me revient à chaque fois que j’y pense. Déjà le cadre s’y prête, il est chaleureux, voûtes, pierres, tables en vrai bois, chaises très confortables, lumières tamisées. Je pourrais avoir exactement la même déco chez moi, idéal pour recevoir des amis à gogo. L’accueil est plein de gentillesse, tout le personnel est au diapason, même sur les tenues décontract-chic. C’est Julien un associé du restaurant qui nous accueille. En cuisine c’est Didier et Julian, les deux autres associés, qui officient.
Le sous-titre du restaurant, c’est “Cuisine de marchés et de partage”, ça donne bien le ton, et ce n’est pas que des promesses.
La carte
On est clairement sur de la bistronomie de partage. Ici, sur chaque table, on n’hésite pas à poser les assiettes au milieu pour que chaque convive vienne goûter et se régaler. Ce n’est pas obligatoire hein, tu peux garder tes assiettes pour toi tout seul, et je peux même le comprendre, j’ai failli ne pas vouloir en donner à ma douce hé hé.
Au programme, que du maison, avec des produits au maximum local et de saison of course.
Sur les entrées, on a craqué pour 3 assiettes à partager :
- Tartelette inversée au boudin noir, pommes et crème de bleu. Souvenir d’enfance.
- Ravioles ouvertes de potiron, châtaigne et champignon du moment. De quoi me faire devenir végé.
- Coques, beurre salé, pistache et aneth. La mer iodée et dodue dans la bouche.
Et encore le choix a été difficile, le tartare de bœuf façon Thai et les cœurs de canard marinés à la bière, miel, gingembre, herbes fraîches nous ont fait de l’œil, grave. Une entrée c’est autour des 10€ chez le Paresseur.
Sur les plats, on a opté pour un des plats à partager à deux, la poitrine de cochon laquée aux agrumes et verveine. Elle est cuite pendant 24h à basse température. Elle arrive à table sur sa planche en bois. Elle est découpée sur table, on comprend qu’on va se régaler. Les accompagnements sont là aussi, les grenailles, la purée de carotte et la salade. Il n’y a plus qu’à se servir. Rien à dire sur la viande, certains peuvent trouver ça trop gras, mais moi j’adore la poitrine de porc, surtout dans une telle cuisson, ça fond dans la bouche.
Mais il y avait d’autres propositions très attirantes, comme un trio de poissons à partager dans l’esprit d’une bouillabaisse, qui arrive dans sa belle soupière sur table. En plat solo aussi, le burger, les Saint-Jacques ou les cannellonis m’ont donné des envies. Il faut compter autour des 20€ pour un plat.
Côté dessert, c’est à partager aussi, très tenté par la baba au génépi et myrtilles, on a quand même opté pour le finger chocolat caramel et cacahuètes. Il se présente tout en longueur avec son couteau, il n’y a plus qu’à couper des parts pour se servir. C’est régressif, la mousse est parfaite avec son biscuit et ses cacahuètes. Pour s’offrir un dessert, il faudra débourser 8€ environ.
On se fait plaisir à très bon prix
Si tu as fait le total, pour un menu complet, tu vas t’en sortir avec une addition qui avoisinera les 38€ par personne. Vu ce qu’on a dans les assiettes et l’ambiance de partage que tu auras passé, c’est un très bon plan.
L’autre très bon plan, c’est la carte des vins. Elle est très belle, avec des vins au verre à partir de 4€. On est pas mal axé sur la région mais avec des prix défiant toute concurrence, on peut s’offrir une bouteille bien sympa à 20€ servi sur table. On peut aussi se faire plaisir avec un Daumas Gassac rouge à 55€, un Chablis Dauvissat hors région à 35€, un Jean-Marc Boillot à 27€… Mention spéciale pour un blanc que j’ai découvert ce soir-là, un Laurent Miquel 100% Albarino, à 26€, du pur plaisir plein de peps, de fraicheur et d’équilibre.
Vas-tu attendre 5 ans ?
Alors, pour ne pas reproduire mon erreur, tu sais quoi faire, il suffit de téléphoner pour réserver, sinon tu risques de te retrouver devant la porte à regarder les autres manger même s’il y a une grande salle en sous-sol. Tu peux y aller en amoureux, en famille ou entre amis, tu ne seras pas déçu, je m’y engage, satisfaction garantie. En plus, avec les beaux jours, la terrasse est très sympa dans cette rue bien tranquille.