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Le Chat Botté et culotté à la fois

Une pépite

Alors là, chers lecteurs, je crois que je tiens ma bonne surprise de cette fin d’année. Elle se trouve à Mauguio, petite péninsule ibérique au sud de Montpellier. Son nom c’est Le Chat Botté, avec une telle dénomination, on ne se doute pas qu’on parle d’un restaurant. A la tête de l’établissement depuis 7 ans c’est Chris Raya, alias Krys le chat, 55 ans, d’origine espagnole, il est dans la restauration depuis… toujours, c’est un passionné.

Ambiance

Le Chat (Botté) est un animal qui a plusieurs vies parait-il, ici aussi, il s’est transformé, cabaret, tapas moderne, jusqu’au concept d’aujourd’hui. C’est un non concept en fait, un ovni que je n’ai vu nulle part ailleurs, une sorte de restaurant gastronomique qui ne le sait pas ou qui assume pleinement de ne pas l’assumer. Le cadre est hyper cosy et chaleureux, c’est une ancienne cave à vin qui appartenait à Mme le Chat, alias Fanny. Tout a été rénové avec goût, du bois, de la hauteur, des lustres, de la pierre bien sûr et de l’acier. Il y a même un très beau jardin dans lequel il doit être agréable de déjeuner ou de dîner avec les beaux jours. Pour pénétrer dans l’établissement on doit traverser une voute faite avec un foudre qui était présent dans la cave historique. L’accueil, c’est Krys qui s’en occupe, il sait recevoir, avec tutoiement obligatoire, gentillesse et humour. Il fait partie du restaurant, c’est clairement un personnage, on aime qu’il passe à sa table pour papoter et échanger sur sa carte, ses plats, ses associations, ses légumes.

On ne se prend pas au sérieux

Cadre “gastronomique”, accueil qui casse les codes, qu’en est-il de la carte ? La carte, elle est juste ouf de dingue ! Je te donne quelques exemples que tu comprennes ! Carpaccio de foie gras, épines de pin incandescentes, sirop de sapin, sphérification balsamique de sapin et sa brioche. Raviole de homard dans sa bisque, écume senteur mentholée. Œuf parfait, espuma de pomme de terre truffée et son lard de colonata. Tartare de bœuf iodé, feuille d’huître végétale, chantilly de wasabi. Cuisse de cailles à la liqueur de sureau, capucines, racine de lotus et sa purée façon Robuchon. Le Dupont-Moretti, cigare en mousse de café sur une gelée de tabac, petit dôme de whisky, glace au cigare. Entremet de pamplemousse CBD, fleur de Cannabis “Lemon Haze”, gelée de CBD, julienne de pamplemousses confits, glace et meringue de CBD.

Alors, est-ce-que ces intitulés XXL vont se retrouver dans les assiettes ? La réponse est oui, oui, et encore oui. J’ai été bluffé par ce qu’on a mangé. Il y a tant de créativité et d’audace que mes bras m’en sont tombés. Je ne m’attendais pas à ça. Le service est précis, on nous décrit bien chaque assiette dans le détail, herbes, fleurs, poudres, etc… Et pourtant, en même temps, on sent une grosse dose de liberté débridée, ça ne se prend pas au sérieux. Il y a du goût, tout y est, les équilibres sont là. La mise en bouche, une mousse de betterave, fraise et écume de géranium nous a donné le ton. La suite, une explosion des papilles avec la raviole de homard, et une claque dingue avec les huîtres de la lagune d’Aigues-Mortes préparées, marinées, je n’ai pas souvenir d’en avoir mangé de si bonnes et originales. Les plats sont arrivés sur notre table et sont sur le même chemin, que ce soit la tentacule de poulpe et sa sauce addictive crémeux d’aïoli, réduction safran vanillée sur sa purée à l’anis et son écume de pamplemousse, ou le filet de bœuf Aubrac (250 gr), émulsion aux cèpes et ses gnocchis au vieux parmesan, roquette et pignon de pin. T’ai-je parlé du dressage ? C’est juste très bien fait, dans de la très belle vaisselle, avec sa dose d’originalité.

Pour les desserts, c’est Ludovic Bonnal qui est aux commandes, il est associé et a longtemps travaillé chez Charles Fontès à Montpellier. C’est un bon, tout est fait maison, et on se régale. On a justement goûté le cigare de Mr le ministre de la justice, quelle audace ! Notre deuxième dessert c’est celui au pamplemousse… et au CBD, le fameux cannabis sans psychotrope dont on parle beaucoup notamment dans le milieu de la cuisine. Ces deux desserts étaient du même haut niveau que le reste du repas.

C’est qui le chef ?

A la fin du repas, j’ai posé la question à Krys : “C’est qui le chef qui se cache en cuisine ?”. Et là, encore une belle surprise, il n’y a pas qu’un chef, il y en a plusieurs. Les premiers, ce sont Krys lui-même, et aussi sa douce à lui, Stéphanie Jacobin alias Fanny. Elle ne travaille pas réellement en cuisine, mais ce sont ces deux cerveaux déjantés qui imaginent toutes les recettes et les folies de la carte. Ils ont cette passion commune et ils parlent gastronomie du matin au soir en s’abreuvant des nombreux établissements qu’ils fréquentent. Je suis impatient de pouvoir la rencontrer. Ensuite, il y a tout de même l’équipe en cuisine, les techniciens, qui mettent en œuvre toutes ces idées au quotidien.

Ca va encore nous coûter un bras cette histoire

Alors, avec une telle carte, la douloureuse va bien porter son nom ! Hé bien non ! Pas de tout ! Krys m’indique qu’il veut proposer sa cuisine au maximum de personnes. C’est ainsi que le midi (même le samedi), c’est 21€ le menu complet et 18€ l’entrée / plat ou le plat / dessert. Le soir, pour profiter des recettes alléchantes, c’est 36€ ou 42€. On est franchement à un tarif bien en-dessous de ce qu’on a dans les assiettes. C’est trop bien.

On passe aux verres

Oui, je ne parle jamais d’un restaurant sans donner un petit mot sur la carte des vins, c’est important quand même hein. Déjà, au verre, il y a plusieurs choix de vins très sympa à 6€ tel que le Château Capion. Ensuite, dans la cave, qu’on peut admirer dans la salle, il y a pas mal de choix autour des 30€ et également des vins premiums (Peyre Rose, 360 du Mas des Armes, Capion Eocène, les pensées du Mas de l’écriture…). Je dois avouer qu’on a légèrement abusé de cette belle cave, mention spéciale pour les cuvées Eocène du Château Capion en blanc et rouge, le blanc est minéral, tendu tout en proposant du gras et de la matière, alors que le rouge est riche, soyeux tout en rondeur sur des fruits bien rouges et mûrs.

Verdict monsieur le juge !

Il est simple, le Chat Botté est reconnu coupable de bonne bouffe ! Je le condamne à recevoir et à faire plaisir au maximum de monde. Allez y, vraiment.

Ca se trouve au 25 Avenue Jean Baptiste Clément à Mauguio. Tu ne peux pas le louper.

En savoir plus :

https://www.lechatbotte-mauguio.com/

Toutes les photos :

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