Il y a quelques jours, j’ai fait un petit voyage à la découverte de Béziers et de ses alentours. Merci d’ailleurs à l’office de tourisme Béziers In Méditerranée pour ce petit voyage qui m’a permis de voir la ville sous un œil nouveau. Pour ce trip, j’étais bien accompagné, avec des spécialistes en bonnes bouteilles, Fifty Wines of Greg et Wines and Love. On en a donc profité pour aller dans les vignes du côté du village de Montblanc pour y rencontrer Aymeric Amiel, le vigneron du Domaine des Amiel, il y travaille avec son frère Jordan.
Vins naturels
L’histoire familiale démarre il y a fort fort longtemps car les Amiel travaillent la terre depuis plusieurs générations. Du côté des vignes, le père d’Aymeric et Jordan (et ses ascendants) étaient des viticulteurs plus que des vignerons, ils amenaient les récoltes à la cave coopérative de Montblanc. Après des études dans le vin pour Aymeric et d’autres en médecine chinoise pour Jordan, l’appel de Montblanc a sonné au début des années 2010. Ils sont revenus et ont décidé de continuer l’histoire avec dans l’idée de prendre leur indépendance. Le Domaine des Amiel est né.
Dès le départ, l’idée des deux frères était de se lancer dans un projet ambitieux qui allait au delà de la création du domaine. Ils ont voulu revoir tout le modèle de culture en s’orientant avec énergie et envie vers le biologique et la biodynamie. Ca a demandé beaucoup de changement, de nouvelles plantations, dont des espaces verts, d’apprentissage vers de nouvelles techniques de protection des vignes, etc. En sus de la terre, il a fallu créer tout le chai, les cuves, les différentes machines et surtout les processus de vinification dans le respect de la philosophie des frères. Cette vinification c’est notamment de travailler sans levures exogènes ni enzymes et de ne pas utiliser de sulfite (ou à microdoses).
On déguste
Après avoir vu les vignes et le chai, on est passé dans le caveau pour voir le résultat de tout ce travail. Là, j’ai vite constaté qu’ils étaient allés au bout de leurs envies de ce côté là aussi. Avec 15 hectares de vignes environ, ils ne produisent pas moins d’une vingtaine de cuvées, quel travail ! Il y a deux séries principales, tout d’abord les cuvées familliales qui portent les prénoms des Amiel, et ensuite les cuvées des deux frères avec des noms sous formes de jeux de mots et des étiquettes originales.
Bien sûr, nous n’avons pas pu tout déguster mais on s’est bien régalé. On a commencé par se rincer la bouge avec de belles bulles rosées, la cuvée Farem Tot Petar (on va tout faire péter en Occitan) qui rend hommage au cri révolutionnaire des vignerons languedociens lors des manifestations du siècle dernier. C’est un bel effervescent en méthode ancestrale (la fermentation continue dans la bouteille à partir du sucre naturel et génère le gaz). Il est clairement sur le plaisir simple comme quand on croque dans une fraise bien juteuse.
Après avoir goûté quelques blancs essentiellement à base de Vermentino (Rolle), dont la belle cuvée Premier Rolle, on a ouvert quelques rouges. Je peux d’abord parler de la cuvée The Big Black Coq 2019, une cuvée 100% Alicante Bouschet, un ancien cépage qui a été grandement arraché dans la région, qui possède une chair aussi rouge que sa peau. Il est vinifié comme un rosé mais conserve donc une belle couleur rouge. En bouche, les tanins sont légers pour laisser la scène aux petits fruits sauvages, la mure et le cassis. J’ai adoré, j’en ai acheté quelques quilles.
Je peux aussi te présenter la cuvée A Peïssou 2018 en hommage à l’arrière grand père. Sur l’étiquette, une clarinette, instrument qu’il affectionnait tout particulièrement. C’est une pure Syrah qui a passé quelques mois d’élevage en barriques. Au delà de sa belle robe profonde, on se laisse enivrer de son nez bien mûr et épicé. En bouche, il détonne par sa finesse et son équilibre en domptant sa puissance par des tanins soyeux. A déguster dans 3 à 5 ans pour encore plus de plaisir c’est certain.
A découvrir sans aucune hésitation
Alors copine ou copain, je t’encourage vivement à découvrir les vins de ce domaine, tu y trouveras forcement ton bonheur parmi toutes ces cuvées différentes. Il y a même d’autres petites pépites identifiables par leur nom commun “Sous le manteau”, de l’eau de vie de vin, un vermouth et même de l’huile d’olive.
Et tu peux aussi aller sur place, il suffit de téléphoner avant pour qu’ils puissent te recevoir et te présenter leur travail. En complément, il y a quelques soirées qui s’organisent autour de leur propre restaurant éphémère pour des soirées riches en bons vins et en produits locaux. A suivre…
En savoir plus
https://domaine-des-amiel.com/