Le père noël est déjà passé pour moi en ce mois de décembre. J’ai eu la chance de pouvoir participer à une verticale oenologique de haut vol : le Château de Beaucastel, célèbre grand vin de Chateauneuf-du-Pape. Merci Dimitri et Valouchka pour l’invitation !
L’occasion de goûter à un vin de 1966, une première pour moi. Mais je vous en reparlerai un peu plus tard.
Les ingrédients pour une telle verticale :
– 12 amateurs de vin
– 3 bouteilles de champagne Ulysse Collin (récoltes 2007, 2006 et 2005)
– 8 bouteilles de Beaucastel (millésime 2005, 2004, 2003, 2001, 2000, 1998, 1995 et 1966)
– 12 verres à vin
– quelques truffes fraîches
– de la bonne charcuterie
– du bon fromage
– un fondant au chocolat
– quelques vieux Rhum et Cognac
C’est simple non ?
Tout d’abord, pour vous réveiller un peu les papilles avant de vous attaquer à ces Beaucastel, cet assemblage complexe de 13 cépages, je vous conseille vivement quelques verres d’Ulysse Collin. Ce Champagne que je ne connaissais pas a été une belle révélation. Merci Gérard pour la découverte ! Ce Champagne ne répond pas aux contraintes légales d’un millésimé mais malgré tout, c’est bel et bien un mono millésime qu’on peut déterminer grâce au numéro du lot sur le dos de la bouteille.
Pour 40-50 euros, en fonction du millésime, on découvre là un vin précis avec une bulle fine et délicate. J’ai particulièrement aimé le 2007 et le 2005 sur la fraîcheur avec un 2005 un peu plus boisé et vanillé. J’ai trouvé dans le 2006 une sur-oxydation un peu trop excessive à mon goût.
Ce Champagne est de très grande classe, il s’accorde très bien avec de la truffe sur toast beurré (merci Gérard pour la truffe !). J’aime la truffe c’est terrible !
Ce sont lors de ces soirées que je me dis que j’ai vraiment des goûts de riche : )
Il est temps de commencer la verticale, le thème de la soirée. On commence du millésime le plus récent et on descend vers les millésimes les plus anciens.
2005 : C’est unanimement trop jeune. On sent la matière, on sent le potentiel, on sent une vinification précise mais il manque quelque chose. On est loin d’être scotché. Tout est là mais le mélange n’a pas encore prit, le nez est beau, la bouche est décevante et la finale est trop courte et trop astringente et acide. On espère mieux pour la suite.
2004 : Bingo, une seule année de différence et pourtant on dirait qu’il y a 5 ans entre les deux. Ce millésime a franchi un cap dans sa maturation, il sent bon, il goûte bon, il fini bon ! J’ai apprécié sa rondeur, son arôme de cerise, et sa touche acide bien opportune.
2003 : Re bingo, surement mon préféré dans les “jeunes”. Il est énorme, je me régale. C’est suave, charnu, confituré et équilibré. J’en ai une dans ma cavé, hé hé hé.
2001 : Oups, a-t-il un problème ? On me dit que non. Personnellement je n’ai pas aimé c’est totalement différent des 3 millésimes précédents. Ici on trouve un coté animal qui n’était pas présent dans les autres. J’ai trouvé des arômes de planche vermoulue dans cette bouteille qui m’ont dérangé. Pour moi c’est la moins bonne bouteille de la série.
2000 : On continu dans la même veine que le 2001 avec ce coté animal bien présent. Y-a-t-il eu un changement de vinification entre 2001 et 2003 ? Mais ce 2000 à la différence du 2001 est meilleur. Je ne retrouve pas cet arôme désagréable mais on est plutôt sur le cuir. C’est masculin, il ne manque que le cigare.
1998 et 1995 : J’ai trouvé ces deux millésimes assez comparables dans la trempe du 2000 … mais en mieux. De beaux flacons en pleine maturités. Ce sont les deux bouteilles pour lesquelles on pouvait parler d’apogée. Ils ont tout de Beaucastel, rien à dire. Sur les fromages crémeux comme le Mont d’or c’était extraordinaire. Vraiment.
1966 : La bouteille que tout le monde a scruté en long, en large et en travers depuis notre arrivé. Elle attire mais elle fait peur. Le suspens est là : faut il s’attendre à goûter un vin beaucoup trop vieux ? Va-t-il être totalement mort ou bien va-t-on y trouver du plaisir ? Le bouchon est très correct, imbibé mais avec une bonne tenue. Le niveau de la bouteille confirme que le bouchon a bien fait son travail. Le nez n’est pas dérangeant, il est automnal on sent que c’est très vieux mais je ne détecte pas de gros problème (madérisation, oxydation ou pourrissage). La robe est un peu cuivrée mais sans plus, il ne fait pas son age. La bouche confirme cet état de fait : “mince, il est vraiment bon”. C’est énorme, j’adore, c’est excellent. La bouche est riche elle laisse remonter des arômes fumés et de tabac sec. La finale est longue et mûre. Je suis fan de ce millésime. Où puis je en acheter ? … bon, le prix d’une telle bouteille risque de freiner rapidement mes envies !
A noter qu’en 1966, ce n’était pas encore un château mais un “Domaine Beaucastel”.
Pour finir cette verticale, on a enchaîné sur quelques Cognac, la trilogie de chez Delamain : Pale & Dry XO, Vesper XO et le Très Vénérable. Le Très Vénérable est tout simplement époustouflant même si je ne suis pas un grand connaisseur de la chose. A déguster avec modération vu le prix de la bouteille, dans les 250€.
Quelques vieux Rhum vont venir parachever cette soirée, j’ai goûté du Karukera millésimé 1999 et 2000, du velours J’ai surtout beaucoup aimé le rhum de la Martinique, la Favorite, du hors d’age, une tuerie. C’est vanillé et épicé, on se sent l’âme d’un pirate sur un vieux galion, tel bOb Sparrow, affrontant les mers du sud (Palavas-les-flots ?) !
Un fricandeau de sanglier maison ! Je suis fan !
… du fromage version 1 …
… du fromage version 2.
Ce fut un réel plaisir !
Ben on s’embête pas 😉
A la bonne franquette 🙂
Tu as bien fais baver ton copain 😉
nous ce soir c est Grange des Pères 2003 avec entrecôte et gratin dauphinois
On est pas à plaindre !
Send from Collioure 😉
GDP 2003 !! Miam !!
Au resto ?
Meuh non, à la maison 🙂
Et alors, un commentaire rapide sur cette GDP 2003 ?