Il y a quelques semaines, à l’occasion du jour annuel du Champagne, #ChampagneDay, le 19 octobre 2018, j’ai pu découvrir quelques cuvées issues d’un producteur situé au sud d’Epernay, les Champagnes Vollereaux.
Je te raconte ma dégustation dans quelques lignes, mais en attendant je t’en dis plus sur cette maison au travers d’une interview que j’ai pu faire de Franck Vollereaux, le propriétaire actuel.
M. Vollereaux, je ne vous connaissais pas, ça fait longtemps que vous faites du Champagne ?
La maison Vollereaux, c’est une histoire de famille depuis 1805 à Pierry au sud d’Epernay. Au départ, mes aïeux étaient viticulteurs et ils vendaient le raisin aux grandes maisons. Les premières bouteilles sont faites en 1923 mais c’est surtout après la seconde guerre mondiale que la production en nom propre a réellement démarré. Au départ, c’était du bouche à oreille, uniquement des acheteurs particuliers.
Et maintenant, comment se passe la commercialisation ?
Aujourd’hui, on vend toujours majoritairement sur le marché français, entre 50 à 60%. On est sur un réseaux de commercialisation traditionnel. Sur l’export, à l’international c’est assez varié, le Champagne est aimé dans le monde entier, les USA, l’Australie, la Russie, le marché asiatique, etc.
C’est une belle histoire de famille !
Oui, depuis 6 générations, aujourd’hui nous dirigeons la maison avec ma sœur qui s’occupe de la relation client France. Moi je gère l’élaboration et également l’administratif.
La succession est prête, j’ai deux enfants, Lucie qui a 12 ans et Camille qui a 17 ans et qui sont intéressés pour reprendre. Ma sœur a également un fils, Max.
Quels sont les projets ? Grandir encore ?
Aujourd’hui, le domaine représente 40 hectares, 400 000 bouteilles par an, ce sont déjà de très beaux chiffres, on ne cherche pas à s’agrandir plus que ça. On se concentre sur l’entretien de notre fidèle clientèle et sur le développement des différents réseaux. Sur le Champagne, on souhaite pérenniser les choses et continuer à monter en gamme. Les projets se sont construits au fur et à mesure des générations, mon grand père a beaucoup planté, mon père a développé la vente sur le marché européen et moi j’ai fait évoluer l’outil de production vers plus de modernité via la mise en place de cuves inox thermorégulées.
Pour vous Franck, un bon Champagne c’est quoi ?
Pour moi, c’est une question de moment, avec qui on le déguste et avec quoi. Chaque Champagne a ses spécificités et s’accorde différemment sur l’apéritif ou sur un poisson par exemple.
Après, à titre personnel, je suis moins sensible à un Champagne 100% Meunier. Dans le milieu, on juge une maison sur son brut réserve, c’est l’étalon. Le client doit se retrouver d’une année sur l’autre dans le brut réserve, il faut que ce soit régulier et suivi.
Quelle est la gamme de prix public de vos Champagnes ?
On a une gamme assez large car on a un gros réseaux de clients particuliers, du demi-sec au brut nature. On a 8 Champagnes au total avec des prix qui démarrent à 17,20€ et qui vont jusqu’à 30€ la bouteille.
Vous souhaitez démocratiser le Champagne ?
La champagne avait l’image d’un produit de luxe. Cette image s’est un peu galvaudée, on trouve de tout et n’importe quoi à tous les prix. Aujourd’hui, il y a une tendance à avoir une concentration autour des grandes maisons. Je pense qu’on va redevenir un produit un peu moins accessible à tout le monde, dans tous les cas nous faisons tout pour monter en gamme.
J’ai vu sur votre site internet que vous ouvrez de plus en plus votre domaine, c’est une tendance ?
C’est l’œnotourisme, le but c’est d’entretenir une clientèle particulière et de développer une clientèle touristique, des américains et des européens, qui sont très demandeurs de visites un peu particulières, de pique-niques, de journées vendanges, d’ateliers… Ce ne sont pas forcément des connaisseurs, c’est une éducation qui doit se faire sur le long terme. Le marché chinois par exemple, il y a tout à faire, ils sont très curieux, ils aiment ça.
Pour terminer cet interview, comment se sont passées les vendanges 2018 ?
Elles ont débuté le 25 août sur les Chardonnays. Les autres cépages ont suivi derrière. Ca s’est terminé le 8 septembre. Ce fut des vendanges longues mais j’ai rarement vu des vendanges aussi qualitatives, tout était beau, c’était sain, avec une acidité un peu faible. On est tous unanime.
En champagne, la vendange est obligatoirement à la main car on presse des grappes entières. Avec les raisins noirs, avec la machine, on aurait du mal à faire du blanc.
Merci Franck pour votre disponibilité et votre honnêteté.
Pour rendre hommage aux 4 cuvées dont je disposais, j’ai organisé un repas autour du Champagne.
Célébration Premier Cru
Pour l’apéritif, j’avais préparé un écrasé de pommes de terre à la truffe.
J’ai décidé d’ouvrir cette cuvée Célébration Premier Cru, un assemblage de 40 % de Pinot Noir, de 30 % de Chardonnay et de 30 % de Pinot Meunier. La bouteille opaque est élégante. La bulle est fine dans le verre, on a tous été impressionné par la légèreté du liquide, il est élégant tout en douceur et en finesse. Les arômes révèlent de la gourmandise autour d’une madeleine tout juste sortie du four. Les convives avaient du mal à croire qu’il s’agissait d’un Champagne Brut.
Il est vendu à 22,20€ la bouteille.
Blanc de Blancs Brut
J’ai invité mes amis à passer à table avec un premier poisson, un tartare de saumon et truite à la coriandre avec un velouté de poissons au lait de coco. On a servi ensuite un encornet farci au citron confit et poivrons accompagné d’un boulgour et d’une écume au gingembre et au citron confit.
C’est un blanc de blancs, un 100% Chardonnay donc. Il est plus vineux que le précédent et dégage des arômes d’acacia et de tilleul. Les bulles plus présentes exaltent toutes ces saveurs. On est clairement sur un Champagne gastronomique qui s’est accordé parfaitement avec la coriandre de la première assiette et le citron confit de la deuxième.
Il est vendu à 17,80€ la bouteille.
Cuvée Marguerite, Millésime 2008
Le repas a continué avec une déclinaison autour du chapon, rôti et confit avec des beignets de navet boule d’or et de panais. J’ai également proposé la même bouteille avec le fromage, un mélange maison d’un chèvre et d’un bleu en croûte de noix de cajou, accompagné d’un confit d’ananas.
Je me suis dit que cette cuvée millésimée, hommage au prénom de Marguerite qui n’est autre que la grand-mère des actuels propriétaires, Franck et Hélène Vollereaux. Elle a tenu le domaine pendant la seconde guerre mondiale et a largement contribué à l’essor de Vollereaux. A la dégustation on a d’abord analysé le visuel avec ses bulles discrètes. Au nez il dégage de la douceur, la fleur d’oranger et l’abricot. En bouche il m’a impressionné par son équilibre, sa complexité et sa fraîcheur. Il est venu apporté de la hauteur à mon plat assez riche.
Il est vendu à 29,80€ la bouteille.
Rosé de Saignée Brut
Côté dessert, on a mitonné un coulant au chocolat au cœur d’avocat. On avait aussi préparé des poires au sirop pour lui apporter la fraîcheur du fruit.
Rien de tel que ce rosé de saignée de chez Vollereaux, il est mousseux, plein de bulles. En bouche il a du peps et est cohérent avec sa belle couleur marquée, le litchi, le fruit de la passion et la framboise sont à la fête, le tout est enrobé d’une note vanillée plus qu’agréable.
Il est vendu à 19,20€ la bouteille.
Ceci est exactement l’article que j’adore faire …
… une interview d’un artisan passionné et des produits fantastiques à tester. En plus ça m’a donné l’occasion d’organiser un bon repas pour les gens que j’aime. Mon seul problème aujourd’hui : je n’ai plus aucune bouteille de Vollereaux dans ma cave. Comment vais je faire pour les fêtes ?
En savoir plus :
http://www.champagne-vollereaux.fr
Info : J’ai été invité à tester les Champagne Vollereaux. Cet article en reste sincère, ça correspond parfaitement aux produits que je souhaite partager sur ce blog.