Le 8 mai 2016, Les Grès de Montpellier organisent leur quatrième balade œno-gastronomique dans les rues et le patrimoine du centre-ville de Montpellier. Pour ma part, après une année blanche en 2015, je m’attaque ma troisième balade des Grès de Montpellier, les deux premières restent de très bons souvenirs.
Rappel du concept (pour ceux qui n’ont pas lu mes articles les années précédentes)
L’idée de cette balade est de reproduire ce qui se fait déjà depuis de nombreuses années dans quelques appellations mais avec la particularité de ne pas proposer un itinéraire dans les vignes mais plutôt, comme je l’écrivais plus haut, dans les rues de Montpellier. Au-delà des rues, chaque année, cette balade ouvre des portes souvent inaccessibles au grand public habituellement. Cette année, la thématique était l’enseignement, on a pu retourner à l’école, Montpellier en compte de nombreuses.
Les vins
Je commence par les vins, même si pour moi, l’intérêt de la balade est parfaitement réparti entre les lieux, les vins et le repas, on y va pour les trois. Mon ressenti général est que j’ai trouvé que la qualité a grandement augmenté, les domaines sont là pour montrer et partager leurs plus beaux produits. L’appellation n’officie que sur les rouges mais, lors de la journée, les domaines et châteaux présentent également quelques flacons de blanc ou de rosé.
Pour les blancs, j’ai énormément apprécié celui du Clos de l’Amandaie sur un millésime 2015, un vin qui reste vif malgré un gras en bouche présent et plaisant.
Pour les rosés, ce n’est pas trop mon truc, mais je dirais que le rosé de saigné du Château de l’Engarran est allé droit sur mes papilles, un beau travail de vigneron, de vigneronnes en l’occurrence !
Pour les rouges, j’en ai aimé voir même adoré plusieurs, il faut dire qu’il y en avait beaucoup. Une très belle découverte que je ne connaissais pas est la Grande cuvée du Château Haut-Blanville sur un millésime 2011 (je crois). Quelle claque, c’est un grand vin avec une matière, une rondeur et une finesse extraordinaire ! J’achète ! Une confirmation, que j’adorais déjà, avec le Mas de Janiny, la cuvée Les Haut de Laborie sur un millésime 2011, ça reste toujours une valeur sûre dans les Grès pour moi par sa profondeur dans le verre et en bouche. Dernier vin rouge dont je souhaite parler ici, j’ai fait le choix de me limiter à trois, il s’agit d’un vin de la cave de Saint Georges d’Orques, Terres d’Ocre 2013. Partant avec un a priori, j’ai été plus qu’étonné par le liquide très équilibré qui coulé dans ma bouche, c’est du beau travail coopératif ! Ce qui est amusant c’est que ces 3 vins étaient positionnés à la même étape, l’entrée froide.
Le repas
Pour la quatrième année consécutive, c’est Grand Traiteur qui a la charge de nourrir les 800 personnes (je crois) drainées par cet événement. Cette fidélité est un signe de qualité et d’un beau partenariat.
Nous débutons le repas par la mise en bouche, une mousse d’huile d’olive de St Martin de Londres au Bleu des Causses accompagnée par un pain noir. Plutôt copieux, ça aurait presque pu faire office de fromage mais c’était très bon, je l’ai aimé avec un vin rouge, notamment la cuvée 1789 du Mas d’Arcaÿ.
Après un peu de marche, nous arrivons à la fameuse entrée froide, un tartare de canard et fanes de radis roses. J’ai déjà préparé un tartare de canard, c’est peu connu mais c’est quelque chose qui peut être excellent ! C’est le cas ici, c’était très bon, il était servi dans un verre à vin, j’aurais peut-être utilisé un plus grand verre, en 3 cuillères j’ai tout mangé ! Les vins de cette étape étaient tous excellents !
La suite, l’entrée chaude, c’est du poisson avec une sardine de méditerranée grillée sur un biscuit au chocolat extra bitter. Quelle association ! Mais ça fonctionne ! Le croquant et la puissance du biscuit avec le fondant et l’iode du poisson, le tout relevé par le végétal plein de peps des petites pousses et germes, c’était juste génial ! Comme sur l’entrée froide, j’aurais bien vu une quantité plus importante dans l’assiette.
Le plat chaud, je l’avais repéré sur la petite brochure, il me faisait trop envie ! Je n’ai pas été déçu par le voyage, de surcroit l’assiette est bien pleine ! C’est un solomillo de cochon ibérique farci au chorizo doux et Pak Choï, le tout cuit sur le foin. C’était trop bon, une cuisson parfait de l’ensemble, un jus à tomber et une association pertinente du cochon avec le Pak Choï. Encore ! Encore ! Encore !
Dans le sud, le fromage est obligatoire ! Ici nous avons droit à du Pélardon du château de Bibieure aux aromates naturels. Il est servi sur une petite ardoise avec un peu de cerfeuil et une petite gelée. Cette panure aux aromates associée à ce Pélardon affiné à la perfection, je me suis régalé.
Enfin, le dessert nous attend, on a même dû prendre le tramway pour y arriver, c’était plutôt drôle et original. L’assiette vu comme ça ne fait pas rêver c’est vrai, mais, dans ce crémeux au thé matcha et orange confite les goûts sont là, c’est bien fait et assez original. J’ai aimé quoi.
La visite
La thématique des écoles nous a conduits à visiter plusieurs lieux que certains montpelliérains ont connus dans leur jeunesse. On a pu ainsi pénétrer dans l’école maternelle de Saint François Régis non loin du Peyrou mais aussi dans le collège privé de La Providence qui offre une petite église de toute beauté, ce lieu a été l’occasion pour nous d’écouter quelques chants lyriques forts à propos. Ensuite, nos pieds nous ont conduits à la salle Plantade, avec une architecture beaucoup plus moderne. Le cochon (dans l’assiette) nous attend ensuite à la faculté de Médecine, un lieu majestueux avec ses tours, son pont, sa grande cours intérieure. La suite se passe au sein du collège de l’Assomption, avec son église également et son beau jardin arboré. Enfin, nous terminons cette balade au Château de la Piscine, seul lieu qui n’est pas en lien direct ou indirect avec le thème, ou alors j’ai loupé un truc. Le parc est magnifique, je n’aurais jamais cru qu’il y avait ce château à cet endroit-là !
Pas de reGrès !
Encore un bon souvenir dans l’escarcelle avec ces Grès de Montpellier 2016, surtout que je les ai fait en amoureux avec ma douce. Bon, on a un peu trop abusé du bon vin, il faudrait prévoir plus de crachoirs s’il vous plait messieurs les organisateurs. En bonus j’ai pu croiser la route avec Agnès et son petit bouchon qui est maintenant un personnage célèbre dans les vignes.
Pour résumer, des vins à la hauteur, une balade originale et bien équilibrée, un repas très bon et également des gens très sympathiques, tant dans les vignerons que dans les participants.