Un mail pas comme les autres
Je reçois beaucoup de propositions diverses et variées et elles sont nombreuses à partir directement dans le dossier poubelle de ma boite mails. Celle-ci a immédiatement retenu mon attention, certainement des souvenirs d’enfance qui sont remontés à la surface de mes souvenirs. Je me revois avec mon père sur le bord des routes à guetter la caravane du Tour de France à l’affût du moindre goodies que j’allais pouvoir exhiber fièrement, casquettes, pins, échantillons ou autres accessoires du supporter. La caravane, c’était aussi la mise en bouche en attendant le passage furtif mais intense des coureurs, on écoutait en même temps la course avec un petit transistor pour connaitre les échappées, les distances et les coureurs qui allaient arriver.
Tu l’as compris, la proposition était de vivre une étape du Tour de France 2018 dans une des célèbres 2 CV de la marque Cochonou ! Je te raconte.
La caravane du Tour
Quand j’ai vu le nombre de véhicules des marques, j’ai compris que j’ai sous-estimé l’ampleur de la caravane. Il faut savoir qu’il y a plus de 40 partenaires qui participent à la caravane avec plus ou moins de chars et véhicules. Chacun rivalise d’originalité pour sortir du lot, tant sur la décoration que sur les goodies à distribuer. Ma première sensation a été la chaleur, malgré le nombre très important des caravaniers, il y a une proximité forte entre eux, au bout de quelques jours ils se connaissent, des amitiés, voire plus, se tissent. Il faut aussi dire que les gens reviennent d’année en année, le turnover n’est pas habituel dans la caravane. Lors de mon étape, j’ai même vu une ancienne caravanière venir saluer ses ami(e)s de la caravane.
Cochonou
Cochonou ça fait 20 ans qu’ils sont partenaires de la caravane du Tour de France, ce n’est plus une marque, c’est une institution, pas étonnant que Cochonou est été élu la caravane préférée du public en 2017. En 2018, ce n’est pas moins de 27 personnes qui participent à la caravane du célèbre saucisson, dont Damien le chauffeur de la 2 CV Limousine qui m’a accompagné toute la journée, c’est son 14ème Tour de France. Plusieurs personnes, comme Damien, ont un travail en dehors des 3 semaines du Tour, ils n’hésitent pas à poser des congés sans solde pour participer à la caravane. Quand on y a goûté, on n’a qu’une envie, attendre l’année suivante pour y revenir. Je dois avouer que je comprends, l’esprit famille est très présent, la bonne humeur est permanente, c’est une sorte de colonie de vacances géante pour adultes.
Côté goodies, les chanceux spectateurs peuvent se voir offrir le fameux bob avec une version collector 20 ans cette année, des sacs cabas ou bien des sachets de petits saucissons à croquer. Pour ces derniers, les chiffres sont impressionnants puisque c’est environ 10 tonnes de ces saucissons qui vont être distribués sur les routes de ce Tour 2018, ça représente 545 000 sachets. Les bobs ne sont pas en reste avec 110 000 unités. Pour avoir été en immersion, je peux t’affirmer qu’il est faux de dire qu’ils ne jettent plus rien dans la caravane, les filles distribuent en continu toute la journée, les 2 CV sont pleines le matin et vides le soir.
Un mot sur les saucissons
J’ai entendu de tout sur les saucissons Cochonou, je me suis donc empressé d’essayer d’en savoir plus. Il est évident que c’est une des plus grosses marques en la matière, on n’est plus sur le petit artisan qui fabrique son saucisson à la main, on est bien sur des processus industriels. Mais ça n’empêche pas que le consommateur souhaite de la qualité dans ce qu’il mange, et encore plus aujourd’hui où le retour aux bonnes choses a le vent en poupe. Côté Cochounou, en France, c’est simple, c’est 100% porc élevé en France, ceux qui pensent que le porc vient de Roumanie, c’est faux. Pour aller plus loin, Cochonou a fait un partenariat avec le groupement “Opale Label Rouge“, une filière d’éleveurs responsables, pour produire des saucissons Label Rouge. Des éleveurs de ce groupement sont venus sur les routes du Tour pour rencontrer les consommateurs lors des dégustations sur le bar à saucisson qui a fait son retour pour ce Tour 2018. La gamme Opale est constituée de 3 produits, un saucisson sec, une rosette et une saucisse sèche. En complément de cette provenance, tous les produits sont sans colorant et sans conservateur ajouté.
L’étape
J’ai fait l’étape qui allait de Carcassonne à Bagnères de Luchon, 216 kilomètres qui ont vu défiler quelques beaux cols, en voiture c’était déjà impressionnant, en vélo je n’imagine même pas. J’étais donc confortablement installé dans la 2 CV limousine, une version longue de ce célèbre véhicule. Autour de moi, 6 autres véhicules, 3 berlines 2 CV, 2 camionnettes 2 CV et enfin la charcutière 2 CV en tête du cortège et chargée de l’animation avec le public. Chaque véhicule est distribué sur un côté de la route en alternance afin de pouvoir distribuer équitablement à droite et à gauche les goodies.
Reprenons du début, je suis arrivé le matin de bonne heure sur la zone du départ où toute la caravane est positionnée, tout le monde se prépare à démarrer, c’est le moment de prendre un dernier café et une petite collation, et c’est aussi une des dernières occasions d’aller au petit coin. Si tu as une vessie trop petite, la caravane du Tour de France n’est pas faite pour toi. A quelques minutes du départ, la tradition veut que tout le monde se réunisse pour effectuer la chorégraphie de la caravane, c’est déjanté et ça donne la pêche pour la journée.
Go go go, on monte dans les voitures en veillant bien à s’harnacher au véhicule, sécurité oblige. Chacun dispose de son pique-nique et d’une bouteille d’eau pour passer la journée sans faire de pause, j’exagère un peu, on a fait une pause éclair, genre arrêt aux stands en formule 1, pour la petite commission.
Dans ma voiture, juste devant moi, une glacière remplie de saucissons, j’ai arrêté de compter le nombre de sachets que j’ai mangé. Je me suis surtout pris au jeu de me mettre debout dans la voiture pour en distribuer un maximum, ça devient très vite une obsession. On est également vite pris du syndrome de la reine d’Angleterre, on dit bonjour à tous les gens sur le bord de la route, il y a tellement de bienveillance et de bonne humeur, c’est contagieux, on termine l’étape avec une banane sur le visage que j’ai conservée jusqu’au lendemain.
Lors de cette étape, Damien n’a pas été avare de petites histoires et explications en tous genres. Il m’a notamment parlé des habitués, les suiveurs comme on les appelle. Ce sont des personnes, souvent des couples ou des familles qui suivent toutes les étapes du Tour de France, en camping-car par exemple. On les repère grâce à des tenues spéciales, des affiches ou des banderoles. Depuis des années, un lien s’est tissé entre les caravaniers et eux, ils se connaissent à force de se côtoyer au bord des routes et dans les villes étapes. J’ai vu ce célèbre El Diablo bien sûr mais aussi beaucoup d’autres, les Belges ou la jeune fille Zaza habillée en danseuse que les caravaniers ont vu grandir à chaque édition.
Je l’ai fait
Voilà, je suis très heureux de cette journée, merci à Damien et à Camille de m’avoir permis de vivre tout ça, maintenant je peux dire que je l’ai fait, j’ai d’ailleurs fait de nombreux jaloux. Ca m’a donné envie d’aller moi aussi au bord des routes avec mes enfants pour transmettre cette tradition bien française qui dure depuis des décennies.
Je vais essayer de finir de monter une petite vidéo pour te permettre toi aussi de voir à quoi ça ressemble.
En savoir plus :
http://www.cochonouetvous.com/
superbes ces photos,belle journee pour toi. bises