Vous ne connaissez pas cet évènement gastrono-vinicole unique dans la région ? C’est bien dommage pour vous, j’espère que ces quelques lignes vous donnerons envie de venir le découvrir l’année prochaine. Car oui, c’est chaque année un rendez vous incontournable. Cette 13eme édition n’a pas dérogé à la règle : 3200 personnes sur 2 jours ont pu gambader dans les magnifiques décors naturels du Pic, entre dégustation de cuisine 3 étoiles de Régis et Jacques Marcon et dégustation des vins des viticulteurs du Pic. Un sésame difficile à obtenir, les places se sont vendues en une demi-journée ! Un beau moment que je m’en vais vous narrer. Les photos de fin de journée risquent d’être un peu floues, je m’en excuse mais j’ai des circonstances atténuantes.
Le concept : 5-6 kilomètres de marche agrémentés de 6 pauses gourmandes : mise en bouche, entrée froide, entrée chaude, plat, fromage, dessert.
Les fournitures : un verre de dégustation, une fourchette, un couteau, un carnet de note, un crayon gris, une petite sacoche tour de cou et l’indispensable chapeau de paille, taille 59 pour moi.
Heure d’impact : samedi 9 juin 2012, 10h pour mon petit groupe d’amis et moi-même. A noter : les départs sont cadencés toutes les 15 minutes.
Tout d’abord, le lieu autour de Valflaunes. J’avais un peu peur du manque de relief du parcours et finalement non, on a même eu droit à un superbe panorama plongeant de toute beauté ! Comme vous pouvez le constater sur mes photos, le parcours était jalonné de citations et devinettes distrayantes.
La mise en bouche :
Après une légère marche d’approche, nous voila arrivés à la mise en bouche, le traiteur (le Délice des princes) avec les recettes du chef est bien là, les viticulteurs sont bien là également. On est paré, allons y !
Cocktail trois crèmes – gaspacho, choux fleur, courgette, Lard de montagne et fougasse.
Le gaspacho est gélifié c’est la surprise, la fougasse est tiède, c’est frais, ça met clairement en appétit, on se sent presque prêt à se lancer dans la dégustation du vin (à 10h du matin pour rappel !).
Pour cette mise en bouche, mon accord vin se porte vers un blanc de Clos Marie, Manon 2011 ! Un vin qui étonne en rapport des caractéristiques classiques des vins du Pic plutôt sur les fruits. Lui il est pur, clair, en tension, bien équilibré sur des aromatiques de fleurs blanches. Un bon rapport de force contre la suavité des 3 crèmes.
L’entrée froide :
Hure de saumon aux lentilles du Puy.
Si la présentation n’était pas au rendez-vous, le gout lui était bien présent, c’était plutôt bon, on continuait sur la fraicheur malgré la présence des lentilles.
Pour cette entrée, mon accord vin se porte sur le Mas Foulaquier, L’oiseau Blanc 2011 en biodynamie. Un vin blanc étonnant par sa robe légèrement rosée mais très aromatique en bouche, sur une fraicheur mentholée s’accordant bien avec le saumon.
Sur ce même stand j’ai adoré également le vin blanc du domaine de Villeneuve, la Sorbière 2009. Grenache et Roussanne, 24 mois en fût, un vin excentrique qui nous fait sortir des sentiers battus, on y retrouve clairement le coté fumé et brioché de l’élevage intensif. Etonnamment, c’est particulièrement bon … mais peut être pas avec l’entrée proposée.
Pour finir sur ce stand, une petite mention spéciale pour un de mes domaines préféré du Pic, je veux parler de l’Ermitage du Pic Saint Loup avec son entrée de gamme en rouge, La Tour de Pierre 2010. Sur le Syrah principalement, un vin rouge gourmand, bien mur, sur les fruits rouges et les épices comme la cannelle. Un beau produit d’appel pour le domaine.
L’entrée chaude :
Tombée d’asperges & poêlée de girolles, Sabayon de cèpes.
Une entrée uniquement sur les légumes très gouteuse avec une belle cuisson des asperges ! Petit bémol sur la tuile sans goût inutile et trop molle pour apporter de la texture au plat.
Pour cette entrée chaude, mon accord vin se porte sur un vin blanc du Clos des Augustins, les Bambins 2011. Sur une majorité de Vermentino un corps sur le gras avec énormément de fruits telle que la pêche. Le gras pour les champignons, les fruits pour les asperges, ça colle parfaitement.
A coté de ça, une bonne découverte avec un blanc du domaine Clavel, Cascaille 2011 sur Roussanne et Grenache blanc. Ce qui prédomine le plus c’est la sensation de boire un vin avec des raisins murs, il y a de l’abricot sucré dans ce vin. Il y a surtout un fin dosage de muscat à petits grains. Hé hé. Ca reste élégant avec des tanins tout en finesse.
Le plat :
Cuisse de cochon cuite en croûte de foin, Millefeuille dauphinois aux cèpes.
L’arrivé sur le stand est assez grandiose, on peut admirer le personnel en train de découper des énormes jambons entourés de foin et d’une croute. Magnifique !
Pour le plat en lui-même, ceux qui ont eu des morceaux en bordure du jambon on bien pu profiter de l’arôme laissé par le foin. Pour ma part ce gout était assez diffus. Un jambon chaud quoi. En revanche le millefeuille dauphinois aux cèpes c’était une belle tuerie ! Ils l’ont fait cuire toute la nuit ??? C’était confit, gourmand, gouteux, j’aurais pu en manger 1kg ! J’en suis capable !
Pour ce plat, mon accord vin se porte sans hésitation sur le domaine les Grandes Costes, Grandes Costes 2009 à base majoritaire de Syrah. C’est puissant, épicé avec de la truffe en bouche. Bonne complexité et de la matière charnue. Des beaux tanins denses et persistants. Le plus beau rouge de la journée sans hésitation. Avec le cochon c’était l’accord parfait.
A coté de ça, très beau flacon également pour le Clos des Augustins, SOurire d’Odile 2008 un rouge comme je l’aime, suave, profond et avec des fruits compotés. Je pourrais en boire à chaque repas les yeux fermés.
Fromage :
Pélardon des Garrigues et miel.
Du pain, du fromage, du miel, je ne vais pas m’étendre plus sur ce fromage, hein.
En revanche, sur le vin, un beau stand et pour accompagner ce fromage, je choisirais un vin blanc, le château Lascaux, les Pierres d’Argent 2009. Un beau blanc typique du Pic avec un beau gras, de l’élevage marqué et des fruits. Celui-ci se démarque par quelques notes supplémentaires de fruits secs comme la noisette qui vont parfaitement bien avec le fromage.
En opposition de ce vin j’ai beaucoup apprécié le Seigneur de Leuze 2011 du Mas de Figuier. Un blanc frais et vigoureux qui éclate en bouche, pour ceux qui avaient beaucoup de miel il était parfait !
Dessert :
Tranche de brioche aux fraises et myrtilles, Glace à la verveine du Velay.
Plutôt un beau dessert dans l’assiette mais nous avons eu droit à une brioche trop sèche. Elle était sensée être poêlée façon pain perdu. Je sais que d’autres personnes n’ont pas eu la même sensation, ça devait être un coup de malchance. Concernant la glace je m’attendais à un peu plus de puissance aromatique en verveine mais c’était bien bon malgré tout.
Pour ce dessert, un seul choix, le seul que j’ai gouté d’ailleurs, je n’en pouvais plus !! … il n’y a pas beaucoup de seaux pour cracher, du coup on avale un peu plus que de raison ! Donc mon choix s’est porté sur un vin blanc du Mas Gourdou, Gourmandises 2011. Ce vin est un brugnon sucré et juteux. Un vin de dessert sans l’affirmer vraiment, sur la retenue en sucre. Une bonne note pour terminer ces vignes buissonnières.
En rédigeant cet article, je me rends compte que j’ai plutôt dégusté du vin blanc alors que j’ai une tendance au rouge assez prononcée. Est-ce la chaleur ? Est-ce les plats ? Quoi qu’il en soit, je peux en conclure que j’arrive à prendre du plaisir avec les blancs du Pic.
Une pensée pour un ami qui n’a pas pu terminer la journée pour raison personnelle, tes talents et tes connaissances nous ont manqué.
Vivement l’année prochaine en espérant que ma citation soit retenue pour le parcours : « Je mangerais du miel quand les abeilles ne butineront que des vignes ! » bOb 2012
http://www.pic-saint-loup.com/
http://www.ledelicedesprinces.com
Très joli comtpe rendu, qui m’a fait revivre cette folle journée, merci !
Le parcours étaient nettement plus beau que ceux des 2 années précédentes que j’ai eu la chance de faire également, avec de somptueuses vues panoramiques sur le Pic, l’Hortus et les vallées viticoles environnantes.
Entièrement d’accord avec toi pour le must vin rouge : Les Grandes Costes 2009 étaient en effet aussi pour moi au dessus de tout le reste. Je pense que l’avis fut assez partagé puisque malheuresement il n’y en avait plus à la vente à la fin de mon parcours dominical.
Quant aux blancs, je ne saurai dire … ma mémoire fait defaut à ce sujet, il n’y a donc pas eu “d’étincelle” pour moi.
Concernant les assiettes j’ai été bluffée par la hure de saumon, le cochon au foin (j’ai donc eu la chance d’avoir un morceau près du bord) et la glace verveine d’une finesse remarquable. Mais je n’ai personnellement pas aimé l’entrée chaude avec des asperges gorgées d’eau qui se mariaient mal avec les champignons. Enfin, comme toi, ma brioche semblait dater un peu, mais le reste de l’assiette finale rattrapant allègrement cette petite faiblesse, je n’en ai pas tenu rigueur.
Je rajouterai à ton résumé une grande ovation pour une organisation toujours irréprochable et sans faille. On a même eu droit à une distribution de ponchos aux couleurs des Vignes Buissonnières dès la venue de quelques gouttes de pluie !
Et enfin un grand bravo au traiteur qui a su réaliser 3200 menus complexes, sur des stands perdus dans la garrigue locale. Un exploit selon moi !
Je confirme le commentaire sur l’organisation, je n’ai pas assez insisté sur ce point. C’était effectivement irréprochable !
Merci pour ce beau commentaire qui permet de comparer un peu des impressions qui peuvent différer d’une personne à l’autre.
bOb