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WineTrip en Anjou – Partie 2

Encore du rosé à déguster

Nous voici à la deuxième partie de mon voyage en Anjou à la découverte des rosés de la région. Si ce n’est déjà fait, tu peux aller lire la première partie ici, tu pourras surtout y apprendre les différences entre les 3 rosés : Rosé de Loire (sec), Rosé d’Anjou (tendre), Cabernet d’Anjou (tendre +). Là, je vais continuer à te raconter mon trip.

Le Domaine des 2 Moulins

La fin de notre après midi a été l’occasion de passer du temps du côté de Juigné sur Loire au sein du Domaine des 2 Moulins. Le lieu est plaisant, propice à l’œnotourisme, le domaine joue à fond cette carte en proposant différentes formules, chambres d’hôte, ateliers accorts mets et vins, balades, piques niques, etc.

On a pu s’amuser en participant à un petit atelier œnologique que le domaine propose aux professionnels. L’idée était de détecter et de deviner quelques molécules qu’on peut retrouver dans le vin et qui peuvent générer des symptômes de défaut si elles ne sont pas maîtrisées. Par exemple la 4-mercapto-4-méthylpentan-2-one (4MMP) peut faire ressortir des arômes de buis et de genêt qui font penser au nez à du pipi de chat. Il y avait aussi la molécule Ethanal, la pomme blette, qui fait ressortir une sensation d’un vin éventé et oxydé. On a aussi pu voir l’impact d’une utilisation massive du dioxyde de soufre (SO2) utilisé à petite dose pour protéger les vins qui devient très néfaste à de plus fortes doses, tant sur la robe, le nez et le goût.

Après les défauts on est passé dans le chai pour tester les bons vins du domaine, les rosés bien sûr. Le domaine s’étend sur 73 hectares de vignes, dont les 2 tiers vont aux caves de la Loire. Avec le tiers restant, les 2 Moulins produisent une dizaine de cuvée. Ils sont actuellement en démarche de développement durable et ils vont entamer une conversion bio dès l’année prochaine.

On a débuté par le sec, le Rosé de Loire 2017, un 100% Grolleau qui dégage une acidité rafraîchissante sur le pomelo tout en restant vineux, rond et avec une belle matière en bouche. Affiché à un prix de 5,50€, comment dire, c’est une sacré affaire !

On a continué avec un peu plus de tendresse en dégustant le Rosé d’Anjou, la cuvée La Jolie Quille 2017. Il offre 17 g/l de sucre résiduel qui fait de lui un vin tout en finesse sur l’abricot bien mûr, il peut, je pense, idéalement accompagner un saumon en papillote.

On a terminé avec encore un peu plus de tendresse avec le Cabernet d’Anjou 2017. Il a le même taux de sucre, 17 g/l, mais il exprime plus de douceur via une acidité moindre. Il est bien mûr, confit, avec une bouche assez masculine, étonnante. Je le vois bien avec un poulet au gingembre bien épicé. 

Allez, on continue …

Soirée au Loire & Sens

Après toute la journée passée à travers les vignes et les chais, on est allé se reposer un peu à notre hôtel, le Loire & Sens, qui est aussi situé à Juigné sur Loire. C’est un lieu reposant parfaitement intégré à la nature environnante. Les chambres sont grandes et confortables avec de belles terrasses, j’ai super bien dormi.

Pour terminer la journée en beauté et après avoir repris des forces, on a passé la soirée au restaurant bien accompagné de quelques flacons de rosé. La salle est conforme au reste de l’établissement, elle est spacieuse, confortable et élégante, on s’y sent bien, le repas ne peut que bien se passer.

Du côté des assiettes, on a commencé par une mise en bouche, un velouté de maïs avec du lard et des noisettes qui nous a mis en appétit. Pour l’entrée j’ai opté pour l’œuf parfait frit, poêlée de champignons sauvages, jus au porto. Je n’ai pas été déçu, on était en plein dans la terre avec des arômes puissants et gourmands. Pour le plat, j’ai choisi l’agneau de lait confit à la graisse de canard, écrasé de rattes au foie gras. Là encore, ce fut hyper gourmand et rond, j’ai aimé la diversité des légumes servis avec ce plat. En dessert, j’ai opté pour la poire pochée à l’Anjour rouge, crémeux de verveine. Un régal sans trop de sucre et avec du caractère, je pourrais en manger toutes les semaines.

Du côté des vins, la pulpe de pomelo légèrement vanillée du Rosé de Loire 2017 du Domaine de la Tuffière m’a comblé de bonheur, surtout qu’il offre une finale révélant une subtile amertume gouleyante. L’étiquette est assez fun, comme sa couleur pinky.

Le Domaine de Montgilet et son Rosé d’Anjou 2017 m’a étonné par sa douceur, comme un petit nuage blanc fait de meringue posé sur une crème anglaise citronnée. Il m’a aussi étonné par un léger pétillement en bouche pas désagréable.

On continue avec le Domaine des Trottières et ce Rosé d’Anjou, la cuvée 8 1/2. C’est un rosé qui a la particularité de ne titrer qu’à 9° d’alcool. C’est un petit jus de fraises plein de gourmandise mais qui possède son petit caractère avec ses notes réglissées.

On termine ce repas, sur le dessert, avec un Cabernet d’Anjou du Domaine des Fontaines, la cuvée La Vignerie 2017. Je l’ai trouvé dans la typicité de l’appellation, avec des notes complémentaires d’oranges confites et aussi une finale animale.

Les Caves de la Loire

La journée du lendemain a été consacrée à la visite du caveau et des vignes de la coopérative Les Caves de la Loire. Si tu me connais tu sais que j’aime autant les caves particulières que les caves coopératives. Je suis convaincu que la coopération est toujours utile en 2018 et permet de faire de belles choses, de créer des synergies positives, le fait que beau papa est lui même viticulteur coopérateur n’y est peut être pas pour rien.

Les Caves de la Loire c’est un total de 1600 hectares sur l’ensemble des 150 viticulteurs, certains n’ont que 1 ou 2 hectares, d’autres ont jusqu’à 140 hectares. On a été accueilli par Olivier Brault qui est l’administrateur de la cave et élu à la fédération viticole de l’Anjou Saumur. Il défend les valeurs de la coopération en misant sur la qualité des vignes, des hommes et des vins. La cave souhaite également se diriger vers une culture éco responsable, voire bio, pour Olivier Brault c’est un indispensable aujourd’hui. La volonté c’est aussi de continuer à développer la commercialisation des vins, que ce soit en France ou à l’étranger où les Caves de la Loire sont déjà bien présentes, au USA, au Canada, en Belgique ou en Hollande.

Pour nous présenter le savoir faire de la cave, on a déguster la trilogie “Les Caprices d’Ines”, c’est une cuvée qui se décline sur les 3 appellations de rosés.

Comme d’habitude on démarre avec le Rosé de Loire, sec, ce millésime 2017 est un assemblage de 70% de Grolleau et de 30% de Gamay. En bouche on a la douceur de la peau de pêche sur le palais et les arômes de sa chair, la pêche étant mon fruit préféré, j’adore.

On continue avec Les Caprices d’Ines dans sa version Rosé d’Anjou, toujours en millésime 2017. Celui ci est un assemblage de 80% de Grolleau et de 20% de Gamay. Sa robe a l’éclat d’une pétale de rose, il a un bon équilibre entre le sucre (12 g/l) et l’acidité, j’y retrouve des arômes de grenade.

On termine avec cette même cuvée sous l’appellation Cabernet d’Anjou, toujours en 2017. C’est un vin sans maquillage qui a de la puissance, cette impression de croquer à pleines dents dans le fruit, la figue de barbarie. C’est du beau travail sans aucun doute.

Maintenant qu’on a goûté, Olivier nous amène dans les vignes … encore des vignes … ça se ressemble quand même beaucoup une vigne par rapport à une autre. C’est là que Mr Brault m’a surpris ! Il nous a fait rencontrer les vignes hautes et larges. En arrivant dans la vigne je n’ai pas compris ce qu’il se passait, j’ai vu ces larges rangées avec des arbres bien verts qui ressemblaient à des pieds de vigne mais vachement plus haut. Qu’est ce que c’est que ce truc ? Olivier Brault, qui est le président de l’Union pour la promotion des vignes hautes et larges nous a expliqué, ce n’est pas juste esthétique ou une lubie. En fait, le concept est issu de nombreuses études qui ont montré qu’il y avait plusieurs bienfaits de cette méthode pour la culture de la vigne. L’idée est d’avoir un bon ratio entre la surface des feuilles et les grappes de raisin, la hauteur et l’espacement permet à la plante de profiter pleinement de la photosynthèse et également d’avoir plus de ressources disponibles dans le sol.

Au revoir et à bientôt

La dernière image que j’ai photographié de ce winetrip c’est le magnifique château de Brissac, c’est un lieu unique qui est encré dans la culture de la vigne depuis très longtemps, aujourd’hui ce sont les Caves de la Loire qui vinifient les 26 hectares du château. Je n’ai hélas pas pu faire la visite, mon taxi m’attendait pour rentrer dans le sud de la France avec quelques beaux souvenirs dans la tête et mon sécateur rose dans ma valise qui m’a valu une fouille rapprochée à l’aéroport lol

Il est certain que je reviendrai, le potentiel touristique et œnotouristique est énorme, et les gens sont accueillants et généreux.

En savoir plus :

https://federationviticole.com/

http://www.domaine2moulins.com/

http://www.loireetsens.com/fr/

http://www.cavesdelaloire.com/

https://www.vignoble-tuffiere.com/

http://www.montgilet.com/

http://www.domainedestrottieres.com/

https://www.domainedesfontaines.com/

http://www.chateau-brissac.fr/la-boutique/

Toutes les photos :

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