Article écrit par Nathalie, ma douce
Les Régalades de Montpeyroux 2018
Cette année, nous avons été invités aux Régalades de Montpeyroux. Une première pour nous pour cette neuvième édition. Chaque année, les vignerons de Montpeyroux invitent un grand chef à sublimer leurs vins au cours d’un repas gastronomique. Pour cette édition, ils ont confié à Jérôme Ryon, le chef de « La Barbacane », le restaurant de l’Hôtel de la Cité de Carcassonne (1* Guide Michelin, 2 Toques Gault & Millau) la lourde tâche d’élaborer le menu en accord avec leurs vins.
Jérôme Ryon succède à d’autres grands chefs qui ont participé à cet évènement les années précédentes : les montpelliérains Eric Cellier et Jacques & Laurent Pourcel, le carcassonnais Franck Putelat, le nîmois Jérôme Nutile, le gersois Bernard Bach, le versaillais Régis Douysset, le narbonnais Lionel Giraud et le catalan Laurent Lemal.
Les amuse-bouches
Commençons par l’apéritif avec ses amuse-bouches : un au foie gras fondant, un à la tomate coulant, un au saumon moelleux et un au boudin sur un sablé croquant et les 4 vins qui étaient proposés. J’ai particulièrement apprécié le blanc Tour de Rôle (Villa Dondona), un vin à base de rolle avec des notes très aromatiques d’abricot mûr. Il y avait également le rosé Mille Fleurs du Château Mandagot, un rosé vif et minéral; le rouge Tutti Frutti de la Jasse Castel, un rouge sur le fruit et le rouge Vieux Carignan du Mas des Arômes, un rouge structuré avec beaucoup de matière.
Au cours du repas pour chaque plat, 3 vins de Montpeyroux étaient servis, sélectionnés et commentés par Baptiste Ross-Bonneau, le chef sommelier du restaurant de Jérôme Ryon. Ce jeune sommelier, petit-fils de vigneron et originaire du Gard est double lauréat France et International du Challenge Sud de France 2018 de la Sommellerie. Grâce à cette récompense récemment obtenue, il va aller défendre et promouvoir les vins du Languedoc à New York et Shanghai.
Passons maintenant aux accords mets et vins que nous avons pu déguster.
Cèpes de pays et langoustines bretonnes, une brioche vapeur
Plat à base de cèpes avec des langoustines et une très bonne brioche style madeleine légèrement citronnée qui apportait beaucoup de goût à ce plat terre-mer.
Les vins pour cette entrée étaient :
– Les Cocalières, blanc 2017 du domaine d’Aupillhac : vin avec beaucoup de tension et une amertume très rafraîchissante.
– Le Tarral, blanc 2017 du domaine Castelbarry : vin droit, structuré et suave.
– Les Dolomies, blanc 2016 du domaine Puech Auger : vin onctueux, rond et très aromatique.
Pour moi, l’accord parfait était avec Les Cocalières, la cuvée Les Dolomies était quant à elle complémentaire au plat.
Escargots poêlés en persillade, savarin aux herbes, un jus court
Ces escargots en persillade étaient servis avec un savarin, ce petit gâteau moelleux aux herbes était excellent. Il est tellement rare de manger des escargots que j’ai beaucoup apprécié ce plat qui était accompagné des vins suivants :
– Trélans, blanc 2014 du domaine Saint-Andrieu : blanc très équilibré, droit et délicat à la fois.
– Libre au vent, rouge 2015 du domaine Castelbarry : vin rond et enrobant avec des notes de mûres.
– Côte rousse, rouge 2016 du domaine l’Aiguelière : rouge structuré, puissant, concentré et légèrement épicé.
J’ai trouvé que la rondeur apportée par Libre au vent, le deuxième vin se mariait le mieux avec le plat.
Filet de bœuf charolais au foie gras et joues de bœuf braisées, légumes aux saveurs d’automne, une sauce Périgourdine
C’est le plat « signature » du chef. Il se présentait en différentes couches, une de filet, une de joue et une dernière de filet avec au centre des 3 couches le foie gras. Le plat était accompagné de 3 quenelles au potiron, girolles et choux de Bruxelles, le tout servi avec une sauce périgourdine et des truffes râpées, un délice où tout était bien fondant ! Les vins de ce plat étaient :
– La Séranne, rouge 2001 du domaine Saint-Andrieu : rouge légèrement cuivré avec beaucoup de corps et encore un bon potentiel de garde.
– La Boda, rouge 2008 du domaine d’Aupilhac : vin dynamique aux arômes de fruits rouges et de garrigue.
– Oppidum, rouge 2014 du domaine Villa Dondona : vin avec beaucoup de matière, de rondeur, onctueux et suave avec des tanins bien fondus.
Chacun des vins se mariait bien avec une partie du plat, la Séranne avec la joue, la Boda avec le filet et l’Oppidum avec le foie gras et les quenelles aux légumes.
Assortiment de fromages frais et affinés
Un très beau plateau de fromages était proposé pour chaque table avec une belle diversité de fromages, ce qui nous a permis de goûter encore 3 très bons crus de Montpeyroux :
– Au Grès du ciel, rouge 2016 du Château Mandagot : vin gourmand, frais, ample et rond.
– Bleu velours, rouge 2016 du domaine de la Jasse Castel : vin au nez très présent et appétissant, en bouche il était gourmand, très velouté, avec un léger goût boisé mais bien uniformisé, et une aromatique de fruits noirs et garrigue qui révélait le goût.
– Vignus, vendanges tardives du domaine Castelbarry : vin s’accordant bien avec le roquefort, équilibré et pas trop sucré.
Biscuit moelleux à la châtaigne du Minervois, panacotta aux marrons confits, une tuile à la gruée de cacao
Ce dessert était très agréable avec beaucoup de contraste entre le moelleux du biscuit, le crémeux de la panacotta et le croquant de la tuile. Mais ce qui m’a le plus séduite, c’est qu’il était très peu sucré, un régal pour clôturer ce repas avec un très bon choix de vins :
– Elégance, rouge 2013 du domaine Puech Auger : vin élégant, velouté et rond.
– Le Mas d’Amile, rouge 2015 : un grenache léger qui se mariait bien avec ce dessert.
– L’esprit de Font Caude, rouge 2016 du domaine Alain Chabanon : vin fin, dense et puissant ; le meilleur avec ce plat selon moi.
A chaque table, un ou plusieurs vignerons étaient présents. J’ai eu la chance d’être à la table de Pascale Rivière du domaine de la Jasse Castel. Elle a créé son domaine en 1997 avec 2,5 ha seulement. Aujourd’hui, elle possède 12 ha dont 3 ha sur Montpeyroux, le reste sur Saint-Jean de Fos en Terrasses du Larzac. Son domaine est converti en bio depuis 2007. Elle produit environ 180 hectolitres répartis entre différentes cuvées : 2 blancs, 5 rouges, 1 eau de vie et 1 carthagène. Pascale Rivière aime les vins puissants, tanniques mais aussi fins et légers, c’est ce qu’elle recherche sur son domaine. Elle aime aussi transmettre sa passion et le bonheur de faire ce métier, un métier qui n’a de sens pour elle qu’en respectant la nature et l’environnement.
A la fin du repas, nous avons pu découvrir le chef qui officiera l’année prochaine. Pour fêter la 10° édition, les vignerons de Montpeyroux ont choisi Gary Kirchens, ce jeune chef belge de la Villa Lorraine qui a travaillé aux côtés de Pierre Gagnaire à Courchevel ou d’Eric Briffard au restaurant du George V à Paris. Avec un tel CV qui sent bon les produits de qualité et de saison et un goût certain pour la grande cuisine, ce jeune chef de moins de 30 ans, Prix du Public et finaliste du Concours 2016 « L’Etoile de la Cuisine belge » promet une dixième édition d’exception. De plus, ce sera un retour aux sources pour lui, qui avait fêté ses 18 ans aux « Vins de l’Horloge » devenu « La Terrasse des Mimosas » à Montpeyroux !
Normalement, les Régalades ont lieu chaque année le 3ième dimanche d’octobre. L’édition 2019 devrait donc se tenir le 20 octobre. Tu n’as plus qu’à réserver ce très bon repas !
En savoir plus :
https://montpeyroux34.com/les-regalades-2018/
Toutes les photos :
Info : J’ai été invitée à découvrir Les Régalades. Cet article en reste sincère car ça correspond parfaitement à ce que je souhaite partager sur ce blog.